Par Monique Béjat, présidente de l’AKF

L’iode est un oligo-élément clef pour la santé dont la carence, aujourd’hui quasi universelle, constitue un enjeu mondial de santé publique selon l’OMS. Découvert fortuitement par un chimiste français au début du XIXème siècle, c’est un micronutriment essentiel, ce qui signifie qu’il doit être apporté par l’alimentation. Relativement rare dans le milieu naturel, on le trouve majoritairement dans les océans.

L’iode est connu dans le milieu médical presque exclusivement comme indispensable au fonctionnement de la thyroïde. Sa carence entraîne en effet une hypothyroïdie se manifestant par le ralentissement de nombreuses fonctions. Mais les recherches actuelles élargissent son rôle. On sait aujourd’hui que cet oligo-élément joue un rôle important dans le soutien de la santé de nombreuses glandes, et que plusieurs maladies sont favorisées par une carence iodée : divers cancers (thyroïde, sein, ovaire, utérus, prostate, etc.), troubles de l’attention chez l’enfant, fatigue chronique et fibromyalgie, kystes ovariens et maladie fibrokystique du sein, etc.

Au cours du XIXème siècle, l’iode était considéré par les médecins comme une sorte de « remède à tout ». Mais une « iodophobie médicale » s’est installée à partir de la seconde moitié du XXème siècle, à la suite d’une unique étude réalisée en 1948 sur des rats, auxquels on a injecté en intra-péritonéal une importante quantité d’iode, ce qui a entraîné chez les animaux une réduction de la synthèse d’hormones thyroïdiennes. Les chercheurs en ont conclu que l’iode était potentiellement dangereux. Cette conclusion est pourtant dénoncée par des études observationnelles : on sait par exemple que les Japonais absorbent quotidiennement d’importantes quantités d’iode dans souffrir de problèmes thyroïdiens. Mais c’est hélas cette étude de 1948 qui va conduire les instances officielles de santé à préconiser des références nutritionnelles pour l’iode très en-deçà des besoins réels de l’organisme. Cela est très dommageable car l’alimentation occidentale apporte généralement peu d’iode, cet oligo-élément étant essentiellement d’origine marine : algues (dont les Japonais sont friands), poissons et crustacés. C’est pourquoi une supplémentation s’avère incontournable chez une majorité de personnes.

Il est urgent de rendre à l’iode ses lettres de noblesse !

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