Pour prendre soin de sa peau, il faut lui apporter de l’huile végétale vierge de première pression à froid.

Par Hélène Tranchant-Girard, nutritionniste, formatrice en alimentation Kousmine.

La peau est un organe à part entière : le plus étendu et le plus lourd des organes avec ses 2 m² de surface et ses 5 kg environ chez l’adulte (à peu près 16 % du poids total de l’organisme). Chaque jour, meurent 1,5 millions de cellules cutanées ! C’est dire l’importance de cet organe !

La peau possède plusieurs grandes fonctions vitales : protection contre le milieu extérieur, perception et sensibilité, absorption, excrétion, régulation thermique et synthèse de la vitamine D. Elle joue également un rôle social par ses caractéristiques physiques, propres à chaque individu.

La peau est le miroir de notre alimentation, de notre mode de vie, voire de notre âme.

« Lecteurs ! Contrôlez votre peau. Voyez si elle est lisse et soyeuse, agréable au contact, comme doit l’être toute peau humaine et cela indépendamment de l’âge. Sachez que la nature vous envoie par là un avertissement : votre corps n’est pas content de la façon dont vous le gérez. » (Dr C. KOUSMINE dans Sauvez votre corps).

Certains acides gras, dits essentiels car notre organisme est incapable de les synthétiser, doivent obligatoirement être apportés par l’alimentation. Ils sont indispensables pour conserver une « belle » peau, c’est-à-dire une peau de bonne qualité. Or si, comme on l’entend souvent, notre alimentation est « trop grasse, trop sucrée, trop salée », il s’agit le plus souvent de « mauvais gras ». Il ne faut pas, alors s’étonner de la profusion de produits cosmétiques qui apparaissent sur le marché pour traiter une peau malmenée par cette alimentation à la fois trop riche et pourtant appauvrie en éléments vitaux. La peau se soigne de l’intérieur comme de l’extérieur, ne laissons ni l’industrie agro-alimentaire, ni les laboratoires cosmétiques décider pour nous et comprenons les besoins réels de notre peau.

De quoi se compose la peau ?

La peau est composée de trois couches de tissus d’inégales épaisseurs : l’épiderme est la couche superficielle, le derme la couche intermédiaire, et enfin l’hypoderme constitue la couche profonde. Elle est issue du développement de deux feuillets embryonnaires primitifs : l’ectoderme et le mésoderme.

L’épiderme provient de l’ectoderme, il est donc fortement lié au système nerveux puisque de même provenance embryologique. Il se subdivise lui-même en cinq couches. C’est un tissu épithélial de revêtement semi-perméable composé de trois types de cellules :

  • Les kératinocytes, contenant de la kératine (protéine entrant également dans la composition des cheveux et des ongles) et des lipides ;
  • Les mélanocytes, qui produisent la mélanine responsable de la pigmentation de la peau ;
  • Les cellules de Langherans, qui participent au système immunitaire de la peau.

Le derme est issu du mésoderme. C’est un tissu conjonctif, qui soutient l’épiderme, protège le réseau vasculaire et les fibres nerveuses. Le derme se subdivise en deux couches et comporte différents types de cellules :

  • Des fibroblastes qui synthétisent le collagène, protéine indispensable à l’élasticité des tissus ;
  • Des histiocytes et mastocytes, qui jouent un rôle important dans les réactions immunitaires de la peau.

L’hypoderme, tissu adipeux situé sous le derme, est traversé par les vaisseaux et les nerfs arrivant dans le derme. Il joue plusieurs rôles :

  • Protecteur, il sert d’amortisseur entre le derme et les os ;
  • Isolant thermique ;
  • Morphologique, il modèle la silhouette en fonction de l’âge, du sexe, de l’état nutritionnel de l’individu ;
  • Énergétique, par le stockage des graisses.

Les principales fonctions de la peau

Protection et imperméabilisation

La peau constitue une véritable barrière empêchant la pénétration de l’eau, des microbes et de toute substance nocive. Elle évite aussi la fuite d’eau et son altération, comme lors de brûlures étendues, peut entraîner une déshydratation. Grâce à la mélanine qu’elle sécrète, elle protège contre les rayonnements ultraviolets. Physiquement et psychologiquement, la peau constitue une enveloppe protégeant le MOI du NON MOI.

Perception et sensibilité

La peau est l’organe du toucher, grâce à un ensemble de récepteurs cutanés répartis sur toute la surface du corps. Elle est sensible au contact, à la pression, au froid, au chaud, à la douleur.

Absorption

Étant donné la superficie, la vascularisation abondante de la peau, ses échanges avec l’environnement immédiat sont importants à considérer et il y a tout intérêt à ne mettre au contact de la peau que des produits cosmétiques de grande qualité et indemnes de tout produit toxique. La voie d’absorption cutanée est d’ailleurs utilisée en aromathérapie ainsi que dans les traitements antitabac ou hormonaux par exemple. Dans l’idéal, on ne devrait mettre sur sa peau que des produits comestibles !

Excrétion

La peau constitue un émonctoire important permettant l’élimination des toxines en excès dans la sueur. Certaines zones sont particulièrement dévolues à cet effet comme la plante des pieds, les aisselles et la région anogénitale.

Régulation de la température

La température du corps est constante, autour de 37 °, afin d’optimiser les réactions physico-chimiques nécessaires à notre métabolisme. La température ambiante étant variable, c’est la peau qui permet la régulation grâce à la sudation et au contrôle du débit sanguin dermique, ceci en lien direct avec l’hypothalamus.

Synthèse de la vitamine D

En présence de soleil, les stérols de la peau, issus du cholestérol, sont capables de synthétiser la vitamine D, véritable hormone. On estime que l’exposition quotidienne du visage et des mains pendant 10 à 15 minutes, au cours de l’été, et dans des conditions d’ensoleillement optimales, permet la synthèse d’une concentration suffisante de vitamine D pour les besoins quotidiens. À noter que l’utilisation excessive de crème solaire expose à deux risques : un défaut de synthèse de vitamine D et l’apport de produits toxiques, dont des nanoparticules d’oxyde de titane et de zinc ajoutés aux filtres minéraux pour éviter de laisser des traces blanches sur la peau.

La peau et ses glandes

Au niveau du derme et de l’hypoderme prennent également naissance ce qu’on appelle les « annexes » de la peau : les glandes sébacées, les glandes sudorales et les follicules pileux des poils et des cheveux, associés aux glandes sébacées.

  • Les glandes sébacées sécrètent le sébum, constituant du film hydrolipidique qui protège l’épiderme. Le sébum est composé de lipides, de cholestérol, de protéines, de sels et de phéromones. Son rôle est de protéger la peau du dessèchement. L’inflammation des glandes sébacées aboutit à la formation d’acné.
  • Les glandes sudorales produisent la sueur, qui participe à la thermorégulation et à l’élimination de certains déchets.

Reflet de l’âme

L’épiderme et le système nerveux ayant une même origine embryonnaire, il y a de nombreuses interactions entre l’un et l’autre. Une émotion peut faire pâlir ou rougir la peau du visage grâce à l’intervention du système neurovégétatif. Une personne dépressive a la peau et le cheveu terne. De nombreuses expressions populaires mettent en avant le lien entre la peau et le psychisme : « être bien dans sa peau » ; « être à fleur de peau » ; « y laisser sa peau » ; « entrer dans la peau d’un personnage » ; « ça me démange » ; « être hérissé, horripilé » etc.

Reflet de l’alimentation

Une alimentation saine, vivante, complète, équilibrée aide au maintien d’une bonne santé. L’apport optimal en eau et acides gras essentiels (AGE) génère une peau souple, douce, élastique alors qu’une carence entraîne un dessèchement cutané visible et favorise des pathologies cutanées comme l’eczéma ou le psoriasis.

Les acides gras essentiels

Avec l’« épidémie » d’obésité, bien des diététiciens font la chasse au gras et pourtant notre cerveau est constitué en grande partie de lipides, de même que les gaines de myéline entourant les nerfs, les membranes de chacune des cellules de notre organisme. Notre alimentation doit donc nous apporter suffisamment de corps gras, mais des corps gras de qualité.

Constitution des acides gras (AG)

Les acides gras sont des chaînes composées d’un nombre pair d’atomes de carbone (de 4 à 22) avec, à une extrémité, un groupement acide COOH (d’où le nom d’acide gras) et, à l’autre extrémité, un groupement méthyle CH3. Les atomes de carbone sont liés entre eux par des liaisons simples et solides ou par des liaisons doubles et fragiles. On distingue les acides gras en fonction du nombre d’atomes de carbone et du nombre de doubles liaisons. Ainsi il y a des acides gras à chaîne courte (4 à 6 carbones), moyenne (8 à 10 carbones), longue (18 carbones) et très longue (20 à 24 carbones) et des acides gras saturés (AGS : aucune double liaison), monoinsaturés (AGMI : une double liaison), polyinsaturés (AGPI : 2 à 6 doubles liaisons).

Ces paramètres conditionnent la forme générale de la molécule et ses propriétés.

Chaque atome de carbone est également lié à des atomes d’hydrogène. Au niveau d’une double liaison entre deux atomes de carbone, la liaison carbone-hydrogène peut adopter deux organisations différentes dans l’espace : les hydrogènes sont du même côté, la liaison est alors dite cis ou les hydrogènes sont de part et d’autre de la double liaison, la liaison est dite trans.

Cette particularité biochimique va entraîner des propriétés biologiques très importantes : les acides gras cis sont biologiquement actifs, les acides gras trans ne le sont pas : nos enzymes ne les reconnaissent pas. Ils sont donc des facteurs d’encrassage.

Les familles d’acides gras

Les acides gras saturés (AGS) : les atomes de carbone sont tous reliés entre eux par des liaisons simples. On trouve principalement les AGS : dans les graisses d’origine animale (viandes et produits laitiers), mais également dans certaines graisses d’origine végétale comme l’huile de coprah (ou huile de coco), l’huile de palme, l’huile de palmiste, et l’huile d’arachide.

Plus une graisse est solide à l’état ambiant, plus ses acides gras sont saturés.

Les acides gras monoinsaturés (AGMI) : ils ont une seule double liaison. Le chef de file des AGMI est l’acide oléique, encore appelés oméga-9, car sa double liaison est située sur le 9e carbone à partir du carbone du groupement méthyle appelé carbone oméga. Cette double liaison est de forme cis-cis. On trouve l’acide oléique en quantité dans l’huile d’olive, d’où son nom.

Attention ! L’acide oléique de l’huile d’olive est transformé en acide élaïdique TRANS lorsque l’huile est trop chauffée (point de fumée atteint).

Les acides gras polyinsaturés (AGPI) : ils possèdent 2 à 6 doubles liaisons. Il existe deux familles d’AGPI :

  • Les omégas-6, la 1re double liaison se situant sur le 6e carbone à partir du carbone oméga du groupement méthyle. Le chef de file est l’acide linoléique (LA) qui possède 18 atomes de carbone et 2 doubles liaisons. Cet acide gras est dit essentiel, car l’organisme humain ne sait pas le synthétiser. Les huiles de tournesol, sésame, carthame en sont très riches.
  • Les omégas-3, la 1re double liaison se situant sur le 3e carbone à partir du carbone oméga du groupement méthyle. Le chef de file, l’acide alpha-linolénique (AAL), possédant 18 atomes de carbone et 3 doubles liaisons. C’est aussi un acide gras essentiel que l’on trouve surtout dans les huiles de lin, chanvre, noix, colza, soja.

Cet acide alpha-linolénique (AAL) est ensuite transformé, grâce à plusieurs enzymes, en acide gras dit à chaîne longue : l’acide éicosapentaénoïque (EPA, 20 atomes de carbone et 5 double-liaisons), et l’acide docosahexaénoïque (DHA, 22 atomes de carbone et 6 double-liaisons).

Les acides linoléique et alpha linolénique sont donc deux acides gras polyinsaturés essentiels (AGPE), que notre organisme ne peut pas synthétiser et dont il a impérativement besoin pour son bon fonctionnement. Ils devront donc être apportés quotidiennement par notre alimentation.

En revanche, les enzymes qui permettent de synthétiser l’EPA et le DHA sont très fragiles. Elles nécessitent de nombreux oligoéléments et vitamines pour fonctionner. Les maladies chroniques, le stress, l’alcool, l’âge, les rendent peu efficaces. Or, ces deux acides gras jouent un rôle capital, tant dans l’inflammation que dans le développement et l’entretien des cellules cérébrales (l’autre appellation du DHA est… « acide cervonique »). Fort heureusement, les poissons gras sauvages des mers froides (saumon, hareng, sardine, maquereau, flétan) sont riches en EPA et DHA.

Les fonctions des acides gras

Ils jouent un rôle énergétique fondamental, leur combustion libérant de grandes quantités de calories.

Ils solubilisent et permettent l’absorption des vitamines justement dites liposolubles : vitamines A, D, E, K.

Ils possèdent un rôle structural car ils entrent dans la composition des phospholipides qui constituent toutes nos membranes cellulaires. Ce sont les acides gras polyinsaturés qui confèrent leur souplesse aux membranes cellulaires grâce aux doubles liaisons (que l’on peut comparer à des charnières). Au contraire, les acides gras saturés, et les acides gras trans rigidifient les membranes cellulaires qui perdent alors leur rôle biologique. Les molécules de cholestérol sont essentielles pour assurer une juste fluidité membranaire.

Les AGPI contribuent donc à l’entretien du derme et à la trophicité de la peau qui sera particulièrement lisse, souple et agréable au toucher. L’élément caractéristique du déficit de la peau en AGPI est l’altération de la barrière cutanée, responsable de la déshydratation et du dessèchement, qui font le lit de l’eczéma et autres maladies de peau. De même la sécrétion de cires par les glandes sébacées diminue en cas de déficit en AGPI, aggravant encore cette sécheresse.

Enfin, les acides gras sont les précurseurs de médiateurs chimiques impliqués dans l’inflammation. Ce sont notamment les fameuses prostaglandines dont parlait déjà C. KOUSMINE. Certaines sont pro-inflammatoires, ce sont les PGE2, que C. KOUSMINE appelait « prostaglandines de guerre », issues de l’acide arachidonique (AGPI de la famille des oméga 6), essentiellement apporté par une consommation excessive de viande et de produits laitiers. D’autres au contraire permettent de gérer puis d’interrompre les processus de l’inflammation, ce sont les PGE1 et PGE3, que C. KOUSMINE désignait sous le terme de « prostaglandines de paix ». PGE1 ET PGE3 sont issues respectivement des AGPI essentiels oméga-6 et oméga-3 (voir schéma).

Le déséquilibre entre les prostaglandines « de paix » et les prostaglandines « de guerre » conduit à l’inflammation chronique. Cette inflammation, souvent silencieuse (on parle d’inflammation de bas grade), est le passage obligé de toutes les pathologies dites dégénératives (maladies cardiovasculaires, syndromes métaboliques, pathologies auto-immunes, cancers).

C’est pourquoi, devant toute pathologie, le docteur KOUSMINE conseillait l’apport d’AGPI provenant des huiles vierges de première pression à froid et la suppression de toutes les huiles raffinées ainsi que la diminution (voire la suppression temporaire) de la viande et des produits laitiers.

À l’heure actuelle, on insiste sur le bon rapport oméga 6/oméga-3, qui doit être inférieur à 5, alors que lorsqu’on fait le bilan chez la plupart de nos contemporains, il est de 15, 20, voire au-delà.

Ainsi les AGPI, indispensables à nos membranes et donc à notre peau sont d’origine alimentaire. En effet, en fonction de la longueur de la chaîne carbonée et de la saturation des acides gras consommés, nous allons fabriquer des membranes plus ou moins fluides, plus ou moins rigides. Cela va entraîner des caractéristiques particulières à chacun et parfois des pathologies car « nous sommes ce que nous mangeons ». Notons que plus un tissu est dit noble, tel le cerveau, plus les membranes sont riches en AGPI, comme l’EPA et la DHA. Quant au cytoplasme des cellules, il contient 30 % de son poids sec en graisses.

Comment pouvons-nous manquer d’acide gras essentiel ?

L’industrie agroalimentaire, par les traitements chimiques et les chauffages, transforme les AGPI. Du fait de ces actions agressives, les AGPI, dont les doubles liaisons sont très fragiles, se modifient, se saturent en s’hydrogénant partiellement ou totalement. Ceci modifie aussi leur structure dans l’espace et les rend difficilement reconnaissables par les enzymes de notre métabolisme. En effet, l’hydrogénation partielle et le chauffage des AGPI transforment la structure spatiale des AGPI-cis en AGPI-trans. La chaîne carbonée devient ainsi rectiligne et rigide, exactement comme des AGS. Mais ces AGPI oxydés ne sont pas non plus des AGS. On conçoit que de telles modifications bouleversent les échanges et comportements cellulaires.

De telles molécules peuvent encore servir de combustible mais perdent leur rôle biologique et ne peuvent plus s’incorporer dans les structures fines de nos tissus.

Précisons que les acides gras trans sont naturellement présents, en petite quantité, dans la viande, le lait et les produits laitiers, et que, sans excès, il semblerait que ces graisses trans naturelles ne soient pas nocives. En revanche il est indispensable de réduire, voire de supprimer, la consommation des aliments vecteurs d’acides gras trans d’origine technologique (viennoiseries, pâtisseries, produits de panification industriels, barres chocolatées, biscuits, margarines…) qui sont les graisses les plus fortement toxiques pour l’organisme. En effet, comme le précise le Dr Michel LALLEMENT : « Il ne suffit pas d’absorber des omégas-3 pour compenser une consommation excessive de “mauvaises graisses” ».

Les acides gras polyinsaturés (AGPI) sont appelés acides gras essentiels (AGE) car ils ne peuvent être synthétisés par l’organisme et devront être impérativement présents dans notre alimentation. Ils seront principalement apportés à l’organisme sous forme d’huiles vierges de première pression à froid. En effet, la structure chimique des AGPI chauffés ou ayant subi divers traitements de raffinage, est modifiée : ils deviennent des acides gras TRANS, que l’organisme ne sait pas métaboliser. Seuls les acides gras de forme CIS-CIS sont physiologiques et assimilables par l’organisme. Il faudra donc choisir des huiles vierges de première pression à froid pour nourrir sa peau de l’intérieur par l’alimentation, comme de l’extérieur par les massages et les soins cosmétiques. Les AGPI à longue chaîne EPA et DHA, que l’on trouve essentiellement dans la chair des poissons gras des mers froides, devront également être intégrés dans l’alimentation.

Pour avoir et conserver une belle peau, il est donc conseillé de consommer quotidiennement des huiles d’origine biologique, vierges de première pression à froid, riches en oméga-3 et oméga-6 et du poisson gras deux à trois fois par semaine. Certaines personnes atteintes de sécheresse cutanée et d’eczéma se verront parfois prescrire des compléments alimentaires riches en acide γ linolénique, métabolite intermédiaire de la lignée des omégas-6 et que l’on trouve dans les huiles de bourrache et d’onagre. Il est également indispensable de réduire les acides gras trans.

Toutes les huiles riches en AGPI sont fragiles : elles seront toujours consommées CRUES et conservées à l’abri de la lumière et de la chaleur, c’est-à-dire au réfrigérateur.

Le docteur KOUSMINE, lors de ses consultations, regardait toujours la peau de ses patients et en déduisait le statut en AGPI de leur alimentation : « Autre signe d’alarme : la peau se modifie ; en l’absence d’un apport suffisant de vitamine F biologiquement active, elle devient trop sèche d’abord aux pieds, aux jambes, puis cette sécheresse anormale gagne tout le corps. (…) Lorsque les femmes retirent leurs bas nylon, des squames s’en vont en petit nuage de poussière », écrivait-elle.

Dans l’une de ses conférences enregistrées, on la voit faire remarquer à une personne que, bien que jeune, elle a une peau de vieille et qu’il faut bien vite y remédier en consommant quotidiennement des huiles vierges de première pression à froid. À son époque, on parlait de vitamine F pour nommer les AGPI oméga-3 et oméga-6. Le terme de vitamine a été supprimé car les vitamines sont en général apportées en très petites quantités dans l’alimentation alors que les AGPI doivent être apportés à dose pondérale. Le grand mérite du docteur KOUSMINE est d’avoir insisté, il y a plus de vingt ans, sur l’importance de ces AGPI pour conserver la santé et même pour la retrouver.

L’apport alimentaire sera complété par l’application d’huiles localement

Aussi loin que nous remontions dans le temps et quelle que soit la civilisation, l’emploi des huiles dans les soins de beauté a toujours été très répandu. Les huiles végétales pénètrent bien l’épiderme et par leurs AGE jouent un rôle prépondérant dans la protection et l’hydratation de la peau. Là encore, on utilisera les huiles d’origine biologique, non raffinées. Elles pourront être utilisées en guise de « lait démaquillant », comme crème de jour ou de nuit, en massage du corps, après le bain ou la douche, éventuellement additionnées d’huiles essentielles relaxantes ou tonifiantes. Certaines huiles sont plus souvent utilisées que d’autres : l’huile de sésame dans les massages ayurvédiques, l’huile d’argan qui nous vient de l’Atlas marocain et qui est très utile pour lutter contre le vieillissement précoce, l’huile d’avocat, de noyau d’abricot, de rose musquée du Chili, par exemple sont très prisées pour leurs propriétés cosmétiques propres.

Concrètement, comment entretenir sa peau ?

Pour prendre soin de sa peau en toute simplicité, il faut lui apporter de l’huile végétale vierge de première pression à froid, qui pénètre très bien la peau, permet de limiter l’évaporation donc la déshydratation et de lutter contre le vieillissement.

Tous les matins sur une peau nettoyée, appliquer de façon uniforme quelques gouttes d’huile sur le visage. Cette huile va pénétrer la peau en quelques minutes et permettre de reconstituer le ciment intercellulaire. Ce ciment intercellulaire de bonne qualité va retenir l’eau apportée par l’alimentation et les boissons.

Quelle huile choisir ?

  • Peau grasse: huiles de jojoba (cette huile ne se consomme pas par voie interne, mais elle est considérée comme un équilibrant cutanée), macadamia (AG proches du sébum de la peau) ou noisette.
  • Peau sèche et qui tire: huiles d’avocat (sert également de protection solaire), d’argan, onagre ou bourrache.
  • Peau fatiguée et mature: huile de germe de blé.
  • Peau desséchée, abimée, vieillie, cicatrices: huile de rose musquée.

Il est important de faire des essais pour trouver celle qui convient le mieux (texture, odeur) et d’alterner les huiles.

Attention certaines sont fragiles et se conservent au réfrigérateur.

Un petit truc pour savoir si votre huile peut se conserver hors du réfrigérateur : la mettre au réfrigérateur 24 h : si elle reste fluide, sa place est bien au réfrigérateur ; si elle fige, elle peut se conserver à température ambiante (ne pas la laisser cependant dans une voiture en pleine chaleur !).

J’aime particulièrement utiliser l’huile d’avocat, surtout l’été : elle ne laisse pas la peau grasse, protège du soleil, est riche en vitamine E et peut se conserver hors du réfrigérateur ; il faut cependant choisir des petits conditionnements.

Toutes ces huiles remplacent avantageusement les crèmes cosmétiques, même bio.

Si vous souhaitez cependant utiliser une crème, choisissez une crème avec beaucoup d’huile végétale et sans huile minérale.

Évitez aussi les crèmes trop légères à base de gel, de silicone, de glycérine qui ne pénètrent pas et déposent un film sur la peau sans rien lui apporter et l’empêchent de respirer.

Regardez bien la composition et préférez les compositions courtes, malheureusement difficiles à trouver.

Le soir, le démaquillage à l’huile est très doux et très efficace. Verser quelques gouttes d’huile sur un coton ou mieux une lingette écologique en coton lavable, ou même tout simplement dans le creux de la main et masser votre visage en insistant sur les parties maquillées. Le maquillage part très facilement et la peau est douce, propre et nourrie. Puis rincer avec de l’eau ou avec une eau florale (ou hydrolat). Les hydrolats sont des lotions parfaites pour nettoyer la peau, tout en la traitant grâce aux principes actifs aromatiques de la plante choisie.

Quelle eau florale choisir ?

Cette liste, non exhaustive, est indicative pour une utilisation cosmétique.

  • Peau normale à grasse : hydrolat de lavande vraie.
  • Peau grasse : hydrolat de lavande vraie ou tea-tree (en cas d’acné).
  • Peau mixte et grasse : hydrolat de laurier noble.
  • Peau mixte et grasse, sensible aux rougeurs : hydrolat d’hamamélis.
  • Peau sèche ou mature : hydrolat de bleuet, de fleur d’oranger, de ciste, ou de mélisse.
  • Peau acnéique, irritée ou abîmée : hydrolat d’achillée millefeuille.
  • Peau sensible ou irritée : hydrolat de tilleul.
  • L’hydrolat de rose convient à toutes les peaux.
  • L’hydrolat de bleuet est aussi indiqué pour apaiser et réparer les yeux fatigués ou irrités, sujets aux allergies. Il s’utilise alors en compresses sur les yeux.
  • L’hydrolat de ciste est aussi utilisé comme réparateur dans les soins après-rasage ou pour les peaux irritées. Cet hydrolat est une aide précieuse pour lutter contre la couperose et l’acné tardive.
  • L’hydrolat de laurier noble, purifiant et antiseptique, est également efficace en cas d’aphtes ou pour parfaire l’hygiène dentaire.

Qu’est-ce qu’un hydrolat ?

L’hydrolat est le sous-produit de la distillation. C’est la phase aqueuse récoltée à la sortie de l’alambic après décantation. Cette eau, naturellement déminéralisée et chargée en molécules actives volatiles de plantes, est facilement absorbée par la peau sans risque de dessèchement. De manière générale, hydrolat et eau florale désignent le même produit, mais « eau florale » est un vocable réservé aux hydrolats obtenus à partir de fleurs comme la dénomination l’indique.

Attention, les hydrolats sont des produits sensibles à la lumière, à la chaleur, et aux pollutions microbiennes. Les hydrolats purs, c’est-à-dire sans conservateur, ne peuvent se conserver qu’un an, stockés au frais. Il est donc indispensable de les acheter en connaissant la date d’obtention et les conditions de stockage jusqu’à votre achat.

Il est également indispensable de vérifier que ces hydrolats ne contiennent aucun conservateur (contrairement à de nombreuses marques qui, même en BIO, ajoutent des conservateurs le plus souvent synthétiques à leurs hydrolats).

Par ailleurs, les hydrolats doivent être micro-filtrés et conditionnés dans des bouteilles propres pour garantir une pureté absolue.

L’eau de Quinton

L’eau de Quinton est une eau de mer micro-filtrée à froid, riche en minéraux et oligo-éléments, elle peut être isotonique ou hypertonique.

Son conditionnement en spray est très pratique pour les soins externes. Il existe un spray nasal, un spray oculaire et un « dermo spray hypertonic » pour l’entretien des peaux sensibles ou fragilisées. Ce dermo spray peut être utilisé pournettoyer le visage, en lotion après-rasage, après-soleil et spray rafraîchissant.

Et le corps ?

Le corps sera, lui aussi, régulièrement massé tout simplement avec une bonne huile. L’huile appliquée sur le corps est rapidement absorbée et pénètre jusqu’aux os, prévenant ainsi les fractures, surtout chez les personnes âgées. Les massages à l’huile sont des soins préventifs et pas seulement un plaisir et un luxe.

Vous pouvez aussi enduire votre corps d’huile avant de prendre un bain chaud. L’huile ne graissera pas l’eau du bain, mais sera d’autant mieux absorbée par le corps dont les pores seront dilatés sous l’effet la chaleur.

Il convient également de ne pas oublier les pieds, souvent douloureux, secs et craquelés. Et, oui, on pense chaque jour au visage, mais nos pieds sont soumis à rude épreuve et trop souvent délaissés. Pensons à les choyer et à les dorloter : ils portent le poids de notre corps tout au long de la journée ! Des bains de pieds réguliers dans une eau tiède additionnée de gros sel ou mieux de sels de bains basiques (type Alcabain), suivis d’un gommage avec du sel fin et de l’huile, ainsi que des massages quotidiens avec une huile d’argan ou de rose musquée par exemple vous redonneront rapidement des pieds doux et légers.

Comme le dit Dominique LOREAU dans son excellent livre L’Art de la simplicité : l’huile est « le soin minimaliste parfait par excellence ! (…) N’acceptez pas l’encombrement dans votre vanity, sur vos tablettes de salle de bains. Faites de l’espace pour prendre soin de votre corps, le rendre aussi pur, propre et beau que possible. Votre salle de bains reflète le type de soins que vous vous donnez. Notre corps a besoin d’huile, extérieurement et intérieurement ».

Bibliographie

Sauvez votre corps, Dr Kousmine.
Les Clés de l’alimentation santé, Dr Michel Lallement.
Alimentation biologique et équilibre nutritionnel, l’encyclopédie du Dr Le Goff.
Dictionnaire pratique de la diététique, Dr Éric Ménat
Le site www.lanutrition.fr