L’hygiène intestinale : 3ème pilier de la méthode Kousmine

Par Hélène TRANCHANT-GIRARD – Revue AKF n°9 (Mars 2006)

 
Hygiène intestinale
 

Hygiène intestinale

L’histoire du nettoyage intestinal remonte à la nuit des temps. C’est une technique simple, ni barbare, ni périmée, qui constitue un geste d’hygiène, indispensable au maintien d’un bon état de santé. Il est donc conseillé à toute personne saine, en hygiène de vie et en prévention de la maladie. Mais c’est également une technique très efficace pour aider les personnes atteintes de maladies chroniques dégénératives à stabiliser leur maladie, en complément du reste du traitement.

 

Historique

Hippocrate, père de la médecine, décrit la manière de faire des lavements et parle ainsi de l’alimentation : “que l’aliment soit ton médicament”.

Les traditions hébraïque, chinoise, ayurvédique, yogique reconnaissaient toutes l’importance d’un côlon propre et préconisaient des lavements ou des grands nettoyages (Shank Prakshalana par exemple) permettant d’éliminer par l’anus les matières stagnantes dans l’intestin.

Au Moyen-âge, on continue à parler des lavements, jusqu’à Molière et ses clystères. Ambroise Paré préconisait l’irrigation du côlon. Il attribua l’invention du lavement à l’observation de la cigogne, qui remplit son long bec d’eau de mer, et injecte ainsi de l’eau dans le derrière de ses petits quand ils sont incommodés.

En Afrique, les femmes nettoyaient l’intestin de leurs enfants en leur soufflant de l’eau dans l’anus. C’était une pratique naturelle et ancestrale comme en témoigne la photographie ci-dessus.

Plus proche, on redécouvrit en Allemagne, il y a plus de 100 ans, cette pratique de nettoyage, reprise par les Américains et les Canadiens. Le naturopathe Etats-Unien, Irons, spécialiste des problèmes intestinaux, a développé cette méthode aux Etats-Unis.

En France, le Docteur Carton insistait sur l’émonctoire* intestinal. Le Docteur Schaller a largement contribué à développer l’irrigation colonique et enfin Madame Kousmine a placé l’hygiène intestinale au coeur de sa méthode thérapeutique, puisque c’en est le 3ème pilier. Elle préconisait, dans toute maladie grave, 21 jours consécutifs de lavements, auxquels elle a ajouté l’irrigation colonique lorsqu’elle en a connu l’existence.

*Émonctoire : organe destiné à éliminer les déchets de la nutrition, les produits des secrétions…

 

Résumé du processus digestif

Le tube digestif, ce long serpent d’environ 8 m de long se tortille entre la bouche et l’anus, il a sa vie secrète. Notre intérêt est de bien le connaître, de bien le comprendre pour bien nous entendre.

Chaque segment du tube digestif travaille la nourriture et, quand elle est prête, la passe au suivant. Le corps applique le principe du travail à la chaîne. Dès que l’on mange avec les yeux, toute l’équipe est alertée. C’est un processus merveilleusement au point, à condition de le respecter en n’y introduisant pas n’importe quoi.
 

Tube digestif

 
2516
 
Dans la bouche, les aliments mastiqués et broyés sont soumis à l’action de l’enzyme salivaire, la ptyaline, qui agit sur l’amidon et le transforme en molécules plus petites. De plus, par voie réflexe, la mastication déclenche une sécrétion de sucs digestifs en aval.

Dans l’oesophage, le bol alimentaire ne fait que passer.

Dans l’estomac, la digestion est intense sous l’effet du suc gastrique, composé principalement de 3 enzymes (dont la pepsine qui dégrade les protéines alimentaires) et des autres secrétions gastriques, acide chlorhydrique et mucus. Le bol alimentaire est malaxé, brassé pour faciliter son imprégnation par les ferments gastriques, et devient le chyme.

Dans le duodénum, le chyme s’imprègne de bile et de sucs pancréatiques. Ces enzymes pancréatiques (amylases, trypsines, lipases, etc…), associés à la bile, vont permettre une accélération de la digestion et la dégradation des aliments. La digestion est alors presque terminée.

Dans l’intestin grêle, les sécrétions intestinales achèvent la dégradation des aliments et les produits issus de la dégradation digestive sont assimilés par l’organisme. Le chyme alimentaire arrive ensuite dans le côlon ou gros intestin, et devient le bol fécal.

Dans le côlon, l’activité motrice est très réduite permettant le stockage des matières et la réabsorption de l’eau. Le transit y dure de 12 à 24 h, les mouvements propulsifs sont rares et intermittents, les matières franchissent une grande distance en quelques secondes 2 à 3 fois par jour, pour arriver dans le rectum. C’est la distension de l’ampoule rectale qui déclenche le besoin de défécation.

Voyons plus précisément ce qui se passe dans le côlon pour mieux comprendre les désordres.
 

Rôle du côlon, organe excréteur

Le côlon ne sécrète aucun suc digestif, mais un abondant mucus pour faciliter le glissement des matières. Son rôle principal est de réabsorber l’eau afin de concentrer les matières fécales.

Le bol fécal à son arrivée dans le caecum est liquide, il contient toutes les matières non assimilées en amont, c’est-à-dire la cellulose et quelques déchets d’amidon. En progressant dans le côlon, le bol fécal se solidifie peu à peu par absorption du liquide par la paroi intestinale. “Le mécanisme de concentration des matières fécales est d’une précision étonnante. Il faut que 86 % de l’eau soit réabsorbés pour qu’une selle ait une consistance normale. Si 88% de l’eau sont réabsorbés, les selles deviennent trop dures et à 82 % de résorption, elles sont trop fluides” explique Catherine Kousmine.

Le côlon est peuplé d’une flore innombrable qui achève la digestion de l’amidon dans le côlon ascendant et synthétise des vitamines du groupe B et de la vitamine K.

Mais cette flore a surtout un rôle d’équilibre microbien (en limitant les microbes et les germes pathogènes) et donc un rôle immunitaire indirect. Mais si, du fait d’un passage trop rapide dans l’intestin grêle, d’un ralentissement du processus de digestion, d’une ingestion excessive d’aliments, d’une mastication défectueuse, des matières alimentaires mal digérées et non assimilées arrivent en trop grand nombre dans le côlon, les bactéries coliques, surabondamment nourries, prolifèrent, deviennent agressives et remontent dans l’intestin grêle, entraînant fermentations anormales, ballonnements, diarrhées.

De même, si le transit dans le côlon est ralenti, les germes pathogènes ont tendance à proliférer et la réabsorption d’eau se prolonge d’où des selles dures et sèches. C’est la constipation et avec elle l’auto-intoxication due à la prolifération des germes pathogènes qui produisent des toxines et des gaz nocifs.

Fermentations, ballonnements, diarrhées, constipation sont les premiers signes de dysfonctionnement intestinal, et de l’auto-intoxication de l’organisme.

Si la plus grande partie de la digestion se fait de manière inconsciente, sauf pour la mastication et la défécation, la nutrition, elle, doit être consciente car elle conditionne une bonne digestion et un bon équilibre intestinal.
 

L’hygiène intestinale commence donc dans l’assiette

En effet, pour bien vider l’intestin, il faut le remplir, et du volume du bol fécal dépend la qualité du travail colique, car la quantité des matières doit être suffisante pour une bonne efficacité des mouvements péristaltiques, d’où le rôle primordial joué par les fibres végétales insolubles.

N’étant pas attaquées par les sucs digestifs, les fibres insolubles se retrouvent intactes dans le côlon, et augmentent la masse des déchets issus de la digestion. De plus, ces fibres, et en particulier la cellulose, sont douées d’un pouvoir hygroscopique et permettent une rétention d’eau indispensable à l’accélération du transit.

La muqueuse intestinale, contrairement à la peau, est formée d’une seule couche de cellules d’une finesse extrême (25 à 30 millièmes de mm). Immédiatement dessous se trouvent les capillaires sanguins et lymphatiques. Le sang doit rester aseptique, alors que l’intestin est un bouillon de culture potentiel permanent. L’étanchéité de cette membrane intestinale est donc une des conditions indispensables à une bonne santé. Si la paroi devient poreuse, des germes pénètrent dans le sang.

Pour assurer l’étanchéité de la paroi, le corps renouvelle les cellules de l’intestin tous les 2 jours (c’est l’organe qui se régénère le plus vite).

Cette membrane délicate est principalement constituée de lipides. Les Acides Gras Essentiels (AGE), c’est-à-dire non fabriqués par le corps, anciennement appelés vitamine F, sont indispensables à la souplesse de la membrane qui, sinon, devient rigide et perd de son étanchéité. Un apport quotidien d’AGE est donc nécessaire, par la consommation d’huiles crues, polyinsaturées, vierges, de première pression à froid.

Notre alimentation est la principale responsable du fonctionnement normal ou pathologique de notre côlon.
 

Observez vos selles, c’est un indicateur précieux du bon état intestinal, et d’une alimentation correcte.

Lorsque le côlon est sain et fonctionne normalement, l’assimilation se fait sans retard, sans excès de fermentation, ni de putréfaction. Les selles sont quotidiennes, faciles à évacuer et peu odorantes.
Catherine Kousmine y attachait une grande importance.

La selle normale de l’homme doit avoir la forme d’une saucisse épaisse de 4 cm et longue de 15 à 20 cm.
Sa couleur, brun clair ou brun foncé, est essentiellement déterminée par sa teneur en pigments biliaires, accessoirement par certains aliments (épinards, cacao, myrtilles, carottes, betteraves, etc). Dans le régime lacto-végétarien, la selle est plus clair; dans le régime carné, plus foncée. La première partie d’une selle normale est bosselée, le reste est lisse ; elle est revêtue d’un peu de mucus transparent.
L’odeur en est faible, déterminée par la présence de scatol et d’indol, corps chimiques produits par les bactéries à partir de l’acide aminé tryptophane, échappé à l’assimilation. Une odeur forte ou acide est anormale. Chez l’homme, tout comme chez le cheval, le chien, le chat, etc, la selle normale ne salit pas l’anus au passage. On ne devrait jamais employer plus d’une feuille de papier hygiénique pour s’essuyer et ce dernier devrait rester propre ou au plus recueillir des traces de mucus.”

Catherine KOUSMINE

Le rythme des selles et leur consistance nous permettent donc d’avoir une indication précise et très facile de notre bon état intestinal et d’une alimentation correcte.

Tout le monde sait qu’une diarrhée est anormale et qu’il faut y remédier. Mais des selles collantes sont anormales également et encrassent le côlon, elles témoignent de la nécessité d’une correction alimentaire.

La nature nous informe immédiatement de ce qui n’est pas juste pour l’organisme, sachons y être attentifs pour corriger les choses avant que la maladie n’apparaisse.
 

Le couple foie-intestin

Le foie reçoit, par la veine porte, le sang provenant de l’intestin et chargé des éléments nutritifs. Les ganglions lymphatiques reçoivent la lymphe de provenance intestinale. Ils fonctionnent à la façon de filtres, et s’ils peuvent arrêter et neutraliser les germes et les toxines, tout se passe bien.

Le travail du foie est considérable : il stocke, transforme, distribue les différentes substances apportées par le sang. Si le sang venu de l’intestin est trop chargé de toxines acides, le foie devra filtrer et neutraliser ces impuretés avant de redistribuer le sang à l’organisme. Le foie alors surchargé gonfle et se congestionne, entraînant d’abord des désordres d’ordre statique (douleurs lombaires), puis peu à peu débordé, ne peut plus faire face et laisse passer dans le sang des substances indésirables, sources de maladies.

Pour parer à cette auto-intoxication depuis l’intestin via le foie, l’organisme réagit :

  • par une mobilisation des globules blancs vers l’intestin, rendant les autres organes plus vulnérables
  • grâce à différents organes, dits émonctoires* de secours, qui vont prendre le relais du foie pour éliminer les toxines acides. Ces organes sont les reins, la peau, l’intestin, les poumons, la sphère ORL, les articulations (dans lesquelles les acides vont se déposer). Peu à peu des pathologies apparaissent, d’abord aiguës, puis chroniques, et enfin les maladies graves.

 

Le rôle immunitaire de l’intestin

L’intestin est un organe immunitaire de premier ordre. Il héberge la plus grande fabrique d’immunoglobulines, 70 à 80 % de nos défenses immunitaires sont initiées au niveau intestinal (par exemple l’appendice et les plaques de Peyer qui produisent en particulier les IgA qui défendent la sphère ORL chez l’enfant surtout).
Beaucoup de cellules immunologiques acquièrent leur compétence dans l’intestin, compétence qui sera exercée dans tous les tissus du corps, pas seulement dans l’intestin.

S’il y a prolifération microbienne au niveau intestinal, le système immunitaire est surmené, libérant de ce fait des formes immatures partiellement incompétentes. Les produits de dégradation des microbes et les complexes antigène-anticorps sont alors inhabituels, irritants, produisant leurs lots d’inflammations chroniques ou de maladies auto-immunes.

On comprend alors l’utilité du lavement devant toute maladie même si elle ne semble pas directement liée à l’appareil digestif. Un intestin propre permet de décharger le foie et de libérer les défenses immunitaires.

Ainsi devant une fièvre qui débute, souvent un simple lavement coupe court à toute maladie qui s’installe, en libérant le système immunitaire.
Dans les pathologies plus graves, l’hygiène intestinale associée à une réforme alimentaire aidera l’organisme à “débrayer” la maladie et à se mobiliser pour aider l’organisme à rétablir l’ordre.
Bien sûr, en préventif, une alimentation correcte, associée à une bonne hygiène intestinale, permettra le maintien d’une bonne santé en limitant l’intoxication inévitable due à la pollution extérieure, qu’elle soit alimentaire ou environnementale.

Ne vous culpabilisez pas lorsque vous avez fait un mauvais repas, par obligation ou par plaisir, mais le lendemain faites un lavement, suivi éventuellement d’une mono-diète au riz ou pommes, un excellent moyen de remettre rapidement les choses en ordre.

Catherine Kousmine insistait sur le fait que, si la façon de se nourrir est la principale cause d’un mauvais fonctionnement de l’intestin, la réforme alimentaire ne suffit pas. Une personne qui se nourrit mal pendant des années, devra certes réformer son alimentation, mais aucune affection chronique ne disparaîtra tant que le côlon ne sera pas nettoyé par des lavements rectaux réguliers, pendant une durée suffisante.

Peu de gens ont un transit normal, c’est-à-dire 1 à 2 selles par jour sans forcer. Ainsi les déchets se déposent et tapissent la paroi intestinale à certains endroits. Selon Irons : “ces dépôts de matières fécales peuvent atteindre 1 cm d’épaisseur et avoir la consistance d’un pneu”. Ces déchets à la longue empêchent l’absorption et la pénétration dans l’organisme des vitamines et des sels minéraux. Ainsi les troubles intestinaux chroniques peuvent être à l’origine de carences nutritionnelles, malgré une nourriture appropriée.

Il serait donc dommage de remettre en cause son alimentation, de prendre des vitamines et des nutriments, et d’en limiter l’efficacité parce qu’on néglige le nettoyage de son intestin.
 

Ne confondons pas les lavements avec les laxatifs évacuateurs vendus en pharmacie

Le lavement, tel que nous le définissons, n’est pas une technique réservée à ceux qui sont constipés et il n’est pas un traitement de la constipation.
Bien évidemment les personnes souvent constipées tireront de grands bénéfices du lavement pour nettoyer un côlon encrassé par cette constipation et lui permettre de retrouver une plasticité et une bonne motricité.

Les laxatifs sont définis comme un traitement symptomatique de la constipation basse, et il est toujours précisé qu’un usage prolongé est déconseillé.

Nous n’entrerons pas ici dans le détail des différents types de laxatifs, mais selon leur mécanisme d’action, ils finissent par perturber complètement le transit intestinal, ils entraînent une accoutumance qui risque de devenir une dépendance physiologique. Ils irritent la muqueuse qui s’enflamme provoquant une colite, et souvent une alternance de diarrhées et de constipation avec une fuite hydrique accompagnée d’une perte d’oligo-éléments et de sels minéraux, principalement de potassium.

Le lavement ne crée pas d’accoutumance, c’est une mesure d’hygiène toute naturelle, le tube digestif étant en contact avec l’extérieur bien plus que la peau.

Il n’y a aucun danger à pratiquer des lavements rectaux fréquents et longtemps. La pression d’eau n’est jamais forte, on ne peut risquer de perforer la paroi du côlon.
 

Rythme des lavements

Les lavements peuvent être pratiqués tous les jours pendant une semaine ou 15 jours en cas de problèmes demandant une action immédiate et rapide.

Si la poussée de la maladie est dominée, ou si la pathologie ne nécessite pas une action rapide, le lavement peut être fait 1 fois par semaine, régulièrement.

Il faut souvent 2 à 4 mois de lavements réguliers pour obtenir une réelle action de nettoyage et permettre ainsi au côlon de retrouver son élasticité et donc sa bonne étanchéité.

Ensuite, les lavements peuvent être interrompus, mais doivent être repris immédiatement en cas de retour de certains troubles :

  • reprise évolutive de la maladie
  • selles de mauvaise odeur
  • constipation, diarrhée
  • ballonnements, gaz malodorants
  • maladies infectieuses (grippe, angines, gastro…)

 

Contre-indications au lavement

Contre-indications absolues

  • Occlusions intestinales : douleurs avec arrêt des matières et des gaz. Indication d’hospitalisation.
  • Syndrôme appendiculaire : douleurs abdominales de la fosse iliaque droite, fièvre, parfois vomissements.
  • Faire appel au médecin.
  • Les suites immédiates d’hémorragies.
  • Les interventions chirurgicales récentes (de moins de 3 semaines).
  • Les nécroses par irradiation du côlon.
  • Les recto-colites hémorragiques non cicatrisées ou en cours de poussée.
  • Les fistules ou fissures anales graves.

 

Contre-indications relatives

  • Colite : suivi médical indispensable.
  • État hémorroïdaire : obstacle mécanique gênant, mais le lavement peut permettre de lever une surcharge
  • hépatique qui peut être responsable du gonflement des hémorroïdes.

 

L’irrigation colonique

Il n’est pas possible de clore ce dossier sans parler de l’irrigation colonique.
C’est un lavement à grande eau qui permet un nettoyage de la totalité du côlon, contrairement au lavement qui nettoie le sigmoïde et un peu le côlon descendant.

Il est pratiqué par un praticien confirmé et se fait avec un appareil branché sur l’eau courante, équipé d’un système de filtres, détendeur, manomètre et mitigeur afin d’obtenir une eau douce, propre et de contrôler en permanence le débit, la pression et la température. Il utilise 80 à 100 l d’eau, en va-et-vient, en 45 minutes environ.

Le praticien effectue des bains successifs du gros intestin, et permet l’évacuation complète des matières sans effort de la part du patient. On pourra même contrôler l’état des selles, grâce à un tube transparent. Ceci permet d’apprécier le fonctionnement intestinal. La découverte d’aliments entiers, non digérés, de mucus, de gaz, de parasites sont autant d’indications sur les erreurs alimentaires ou les intolérances à supprimer.

Conjointement à l’irrigation, le thérapeute pratique des massages spécifiques du côlon qui permettent de repérer les zones de tension ou de gêne et d’aider à décoller les matières.

Technique plus complète et efficace que le lavement, il s’agit d’une véritable technique de décrassage et de purification.

C’est un acte qui nécessite une préparation alimentaire :

  • cure de psyllium 8 à 10 jours avant l’irrigation pour faciliter le décollement des matières.
  • il est nécessaire d’être à jeun au moins 12h avant la séance, afin d’avoir l’estomac vide, car les compressions d’eau pourraient occasionner un vomissement.
  • il est important de profiter de cette période pour aider au décrassement de l’organisme soit par un jeûne de 3 jours (le jour, la veille, le lendemain) pour qui en a la pratique, soit une mono-diète de légumes cuits ou de fruits crus ou cuits ou de jus de légumes en respectant le jeûne de 12 h pour les solides.

 
La reprise de l’alimentation se fera avec un bol de riz blanc additionné d’une cuillerée d’huile de tournesol vierge de première pression à froid. L’amidon du riz tapisse la paroi intestinale, cicatrise les colitiques et absorbe les toxines.
 

Rythme des irrigations coloniques

Il est nécessaire de faire 3 séances pour obtenir un nettoyage correct et un résultat. En règle générale ces 3 séances se feront à une semaine d’intervalle. En entretien, et par hygiène, on pourra pratiquer 3 ou 4 séances par an, au changement de saisons par exemple.
 

Contre-indications à l’irrigation

Elles sont identiques aux contre-indications au lavement (voir encadré ci-dessous), avec en plus : la grossesse, les adhérences pelviennes, l’insuffisance rénale, les troubles cardiaques, l’hypertension artérielle sévère, les tumeurs cancéreuses du côlon en phase évolutive, les ulcères intestinaux et perforations digestives, les hernies abdominales, le blocage psychologique.

Il est important de se sentir prêt avant d’entreprendre une irrigation colonique.
 

Matériel nécessaire pour les lavements

 

Pour les lavements :

En dehors des bocs à lavements traditionnels, peu pratiques, vous pouvez utiliser des poches à lavement à usage unique (c’est-à-dire individuelles mais pas à jeter après chaque usage) qui présentent l’avantage d’avoir des canules souples que l’on peut introduire plus profondément, ce qui permet à l’eau de remonter dans le côlon au lieu de s’accumuler dans le rectum.
Nous en connaissons plusieurs (d’autres sociétés peuvent se faire connaître) :

1/ Nécessaire à lavement avec tubulure incorporée, contenance 1,5 l

Matériel : ENEMA BAG ref. 6010G

Laboratoire CARDINAL HEALTH FRANCE 205
6, av. Louis Pasteur
78310 MAUREPAS
Tél : 01 30 05 34 00
Fax : 01 30 05 34 32

Disponible en pharmacie (souvent sur commande).
Matériel léger, d’une durée de vie sans doute limitée mais peu onéreux (environ 4 euros).
 

2/ Nécessaire à lavement complet, contenance 2 litres

Poche à lavements en plastique souple avec tuyau et canules rigides à visser + une canule en caoutchouc souple de 80 cm. Cette canule souple peut aussi s’adapter à la seringue pour l’instillation d’huile.
Matériel solide, sa canule en caoutchouc souple est remarquable, il est plus onéreux

Pour commander en FRANCE :
Éditions AMBRE
240 rue du Mont Blanc
69670 VAUGNERAY
FRANCE
email : contact@editionsambre.fr

Pour commander en SUISSE :
Éditions AMBRE
Chemin des Chalets 7
1279 Chavannes-de-Bogis
SUISSE
Tél. : +41 (0)79 866 75 90

Les Editions AMBRE sont partenaires de l’Association Kousmine Française et offrent donc une remise à ses adhérents. Vous pouvez accéder à leur site en consultant notre page “Partenaires”, en cliquant Ici
 

3/ Poche à lavement avec tubulure incorporée, contenance 2 litres

Laboratoire BIOPHYTAROM>
CAP 18
43 rue de l’Evangile
75886 PARIS CEDEX 18
Tél. 01 40 38 18 88

Écrire ou téléphoner pour commander

Matériel un peu moins solide que le précédent, sa tubulure incorporée est d’un diamètre plus gros que les autres (donc pas d’utilisation possible pour les enfants), son coût est moyen (tarif en mars 2006 : environ 10 euros + 7 euros de frais de port).
 

Pour les instillations d’huile après le lavement :

Il vous faut une seringue de gavage et une sonde :

Seringues de gavage :
Seringue BD Plastipak 60ml
A gros embout – Code CIP 6159084
En pharmacie (environ 2 euros)

Sondes dites à lavement :
La canule en caoutchouc souple de 80 cm du nécessaire à lavement des Editions AMBRE s’adapte sur la seringue pour l’instillation d’huile.

Des sondes gastriques peuvent convenir :
Sonde gastrique SALVA, CH 14 (ref. 23000) – Laboratoire Cooper
Sonde gastrique SONDJET, CH 16 (ref. SL53) – Laboratoire Peters
En pharmacie (environ 3 euros).
 

Guide Pratique – Technique du lavement rectal

Le lavement doit se faire avec de l’eau bouillie tiède à 35-37°, ou mieux encore, avec une tisane de camomille romaine : faire infuser pendant 10 minutes 10 têtes de camomille dans 1 tasse d’eau bouillante, puis rajouter de l’eau pour avoir 1,5 à 2 l de camomille à bonne température. La camomille a des propriétés anti-inflammatoires. On peut également le faire à l’eau salée.
 

Positions les plus courantes pour faire les lavements :

  • A genoux dans la position de la prière Mahométane, la tête en bas, le postérieur en l’air (ce peut être au fond de la baignoire vide ou par terre sur un tapis de bain).
  • Allongé sur le dos ou sur le côté gauche sur un tapis de bain.
  • Dans le bain (penser à préparer un peignoir de bain et une serviette à portée de mains), les jambes en position gynécologique.

 
L’action relaxante du bain chaud permet de diminuer les spasmes, on peut ajouter une musique relaxante. La position sur le dos est la plus confortable quand on se fait faire le lavement (par exemple pour faire un lavement à un enfant).
 

Marche à suivre

Fermer le robinet de la tubulure de la poche à lavement, remplir la poche, ouvrir le robinet jusqu’à ce que le liquide commence à s’écouler pour chasser l’air et refermer soigneusement le robinet. Lubrifier le bout de la tubulure avec de la vaseline ou de l’huile.

Accrocher la poche à environ 50 cm au-dessus de l’anus et s’installer dans la position choisie. Introduire doucement et progressivement la tubulure souple dans l’anus le plus loin possible (20 à 50 cm) ; plus la tubulure est enfoncée, plus l’eau sera envoyée loin, ce qui améliore l’efficacité du lavement et évite le besoin immédiat d’aller à la selle en permettant à l’eau de s’écouler dans le côlon plutôt que de s’accumuler dans l’ampoule rectale.

Ouvrir le robinet et laisser s’écouler la totalité de l’eau avant toute évacuation.

Il est important de bien respirer par une respiration abdominale et de se masser le ventre pendant tout le temps de l’introduction de l’eau, afin d’éviter les spasmes douloureux.

Avec la main libre, masser le côlon dans la partie la plus basse de votre abdomen. Utilisez vos doigts comme si vous faisiez une gamme sur un piano ou si vous pétrissiez une pâte à pain. Appuyer sur toute boule ou partie rigide que vous rencontrez, ce sont des dépôts de matières fécales qui doivent être éliminés.

Tout en continuant à masser, monter progressivement le long de la partie gauche de l’abdomen, jusqu’aux côtes, puis continuer en massant autour du nombril, puis à droite jusqu’aux côtes. Cela jusqu’à la fin du lavement.

Si des crampes, des spasmes ou des envies pressantes d’évacuer vous gênent, assurez vous d’abord que l’eau est à bonne température. Une eau trop chaude ou trop froide provoque immédiatement des spasmes douloureux et désagréables. Sinon prenez une respiration abdominale superficielle (dite du “petit chien”), analogue à celle des femmes qui accouchent.

Quand la poche est vide, on peut évacuer le lavement immédiatement, ce qui se produit en plusieurs vagues pendant 10 à 20 mn environ. Il est souhaitable que les toilettes soient disponibles !

Si pendant le lavement l’envie d’aller à la selle devient insupportable, fermer et sortir la tubulure, et aller évacuer. Puis, laver l’embout, remplir à nouveau la poche, lubrifier le bout de la tubulure et recommencer. Très souvent le deuxième essai est beaucoup plus facile. Si ça ne marche pas mieux, arrêter et recommencer le lendemain.

Il est préférable de faire le lavement avant le repas ou au moins 3 heures après, et si possible après une selle, ce sera plus facile et plus efficace. Chacun trouvera son moment le plus approprié : dans tous les cas choisir un moment de calme.
 

Instillation d’huile

On peut faire suivre ce lavement d’une instillation d’huile de tournesol vierge, de première pression à froid : l’huile vierge est germicide, cicatrisante et nourrit la muqueuse.

Pour cela utiliser une seringue de gavage de 60 ml munie d’une sonde avec 4 cuillères à soupe d’huile tiédie (tremper la seringue dans de l’eau chaude quelques minutes et vérifier la température).

Adapter à la seringue la sonde choisie, chasser l’air en appuyant doucement sur le piston de la seringue, se remettre dans la position du lavement et introduire la sonde. Injecter l’huile d’un seul coup, comme un suppositoire liquide, en appuyant sur le piston et en s’aidant d’un léger massage. Désolidariser la seringue de la sonde avant de retirer cette dernière.

Si vous en avez besoin, cette huile sera gardée par l’organisme. Il est donc préférable de faire le lavement et l’instillation d’huile avant d’aller au lit (penser à vous garnir pour éviter des fuites éventuelles).

Au bout d’un certain nombre de fois l’huile n’est plus bien absorbée et est rejetée le lendemain. Il faut alors réduire la quantité d’huile, en procédant par paliers de 10 ml. Puis, peu à peu, il n’est plus nécessaire de faire suivre le lavement d’une instillation d’huile.

On peut faire des lavements à tout âge, il faut seulement adapter la quantité (500 ml à 1 l chez l’enfant en fonction de l’âge).

Si les lavements fatiguent, il faut être patient et les espacer au début.
 

Lavement à l’eau salée

Les muqueuses de l’organisme sont conçues pour baigner dans des solutions isotoniques (sauf la bouche et l’estomac).

Les lavements au sérum physiologique sont les moins irritants pour les muqueuses. On le sait pour les narines et les bronches ; le côlon, c’est pareil même si, n’étant pas innervé, il ne réagit pas aussi violemment en cas de mauvais dosage.

Les lavements à l’eau salée isotonique, c’est-à-dire reproduisant un sérum physiologique, provoquent, à priori, moins de spasmes et donc facilitent l’introduction et l’évacuation de l’eau.

Nous recommandons pour les deux litres :

  • Soit – 1 cuillère à soupe de sel de la Mer Morte (semble le plus doux)
  • Soit – 1 cuillère à soupe de sel de l’Himalaya
  • Soit – 1 cuillère à soupe de gros sel de cuisine

 
Bibliographie :

  • Sauvez votre corps ! – Dr C. Kousmine – Ed. Robert Laffont et J’ai lu
  • L’hydrothérapie du côlon – Josiane Mignot – Editions Jouvence
  • La Méthode Kousmine – Association Médicale Kousmine – Éditions Jouvence