L’assiette Kousmine : réflexion et évolution

Par le Dr Monique BEJAT & Hélène TRANCHANT-GIRARD – Revue AKF n°34 (Juin 2012)

 
Assiette Kousmine
 

Je vous ai tracé le chemin. A vous d’en faire une route.
Catherine KOUSMINE

Catherine KOUSMINE

Catherine KOUSMINE, née en Russie en 1904, s’installe avec sa famille en Suisse en 1918 après la Révolution d’Octobre. A l’issue de brillantes études de médecine, elle choisit de devenir pédiatre.

Le décès de deux jeunes patients atteints de cancer l’incite à se consacrer à la recherche : parallèlement à son activité médicale, elle élève des souris pendant près de 17 ans et découvre l’importance capitale de l’alimentation pour la santé.

Travailleuse acharnée et visionnaire, elle synthétise ses propres travaux et ceux de plusieurs chercheurs en une méthode thérapeutique basée sur 5 piliers : l’alimentation, l’hygiène intestinale, l’équilibre acido-basique, les vitamines et oligo-éléments (on parle aujourd’hui de micronutrition) et l’immuno-modulation.

Elle restaure ainsi la santé de nombreux patients atteints de lourdes pathologies : cancers, maladies auto-immunes, etc. Attaquée par le corps médical (généralistes, oncologues, neurologues), critiquée par la presse spécialisée, elle trouve la force de se battre en s’appuyant sur ses succès thérapeutiques qui la confortent sans cesse dans la véracité de ses hypothèses. Afin de faire entendre son message, elle rédige trois ouvrages et forme des médecins. Catherine KOUSMINE est décédée en 1992 à l’âge de 88 ans.
 

Aujourd’hui

Depuis sa disparition, la Fondation KOUSMINE, située à VEVEY en SUISSE, continue à dispenser des soins selon les principes de la doctoresse et assure parallèlement la pérennisation de son enseignement auprès des thérapeutes.

En FRANCE, l’AKF, association d’usagers de la méthode, poursuit de son côté la transmission du message de Catherine KOUSMINE par le biais de revues, stages, groupes régionaux, journées des Rencontres KOUSMINE. Il existe également une association KOUSMINE en Suisse, en Espagne et une en Italie.
 

De la Méthode Kousmine à la Dynamique Kousmine

Afin de ne pas figer le message de Catherine KOUSMINE, nous parlons depuis quelques années de DYNAMIQUE KOUSMINE plutôt que de méthode. On s’aperçoit aujourd’hui que les piliers de la méthode KOUSMINE sont confirmés par la science, en particulier :

  • la place primordiale de la qualité alimentaire
  • le rôle central de l’intestin dans le maintien de la santé
  • la redécouverte de l’importance de l’équilibre acido-basique
  • la nécessité de la micronutrition dans les pathologies avérées

 
Il y a plus de 20 ans, Catherine KOUSMINE nous mettait déjà en garde quant à la dégradation de la qualité de l’alimentation. «Nous demandons aux ordonnances ce que nos aliments ne sont plus capables de nous offrir» disait-elle.

A son époque, l’alimentation était nouvellement perturbée par le développement spectaculaire de l’industrie agro-alimentaire d’après-guerre et Catherine KOUSMINE constatait une « dégradation récente de la santé ».

Dans son premier livre « Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus » (Ed. Sand et Tchou 1980), elle se réfère à des observations faites entre 1950 et 1970. Dans son livre « Sauvez votre corps ! » (Ed. Robert Laffont 1987 et Ed. J’ai lu) elle déplore que, depuis, la situation n’ait cessé de se dégrader sous l’influence des techniques industrielles et de l’augmentation du niveau de vie. Elle dénonce sans relâche le lien entre cette dégradation des habitudes alimentaires et notre santé.

Catherine Kousmine mettait en garde contre ce qu’elle appelait la dégénérescence de la race humaine. Elle n’avait de cesse de répéter qu’un retour à une alimentation naturelle, qu’elle définissait comme la seule normale, était indispensable. « … je désire convaincre le lecteur de la gravité de l’évolution actuelle de notre santé… La jeunesse actuelle est moins vigoureuse que nous, les aînés, l’avons été » écrivait-elle dans « Sauvez votre corps ! » N’était-ce pas, beaucoup plus récemment, la conclusion du film « Nos enfants nous accuseront » ?

Ce que Catherine KOUSMINE n’imaginait pas, c’est que, loin de s’améliorer, la situation allait encore se dégrader avec :

  • la multiplication des molécules de synthèse (conservateurs, stabilisants, exhausteurs de goûts, antibiotiques, hormones)
  • la dénaturation de plus en plus poussée des produits laitiers, des céréales et d’autres aliments de base (oeufs, viande…)
  • les pollutions chimiques, nucléaires, électromagnétiques
  • le développement des cultures OGM
  • l’apparition de nouvelles technologies : nanoparticules, irradiation des aliments…

 
Aujourd’hui, l’explosion de pathologies chroniques chez des patients de plus en plus jeunes (cancers, maladies auto-immunes…), l’apparition de maladies émergentes (fibromyalgie, burn-out, maladie d’Alzheimer, électro-sensibilité…), les intoxications aux métaux lourds… confirment malheureusement son constat. Cet état de fait, l’évolution de la recherche, les multiples publications scientifiques nous ont interpellés et invités à actualiser le message de Madame KOUSMINE.

Car, nous disait-elle : «Je vous ai tracé le chemin. A vous d’en faire une route.»
 

L’alimentation : premier pilier de la Dynamique Kousmine

C’est le pilier incontournable pour garder ou restaurer la santé.

«Que ton aliment soit ton médicament»
Hippocrate
«Quel que soit le père de la maladie, une mauvaise alimentation en est la mère.»
Proverbe anglais
«On creuse sa tombe avec ses dents»
Proverbe français
«Nous sommes faits de ce que nous mangeons»
C. Kousmine

 
De plus en plus de personnes sont conscientes de l’importance de l’alimentation comme facteur de santé. Cependant, la multiplicité des théories alimentaires entraîne aujourd’hui une grande confusion :

  • travaux du Dr SEIGNALET
  • alimentation vivante
  • paléonutrition
  • chronobiologie nutritionnelle
  • régime «low carb, high fat » («moins de glucides, davantage de graisses»)

 
Tout en restant fidèle à l’essentiel du message de sa créatrice, nous avons revisité l’assiette KOUSMINE en articulant notre réflexion autour de 5 critères :

  • Les aliments originels
  • La paléonutrition
  • La chronobiologie
  • L’individualisation
  • Les cures de santé hebdomadaires et/ou annuelles

 

Les aliments originels

Selon Catherine KOUSMINE, le simple retour à une alimentation naturelle aurait dû suffire à réduire la fréquence des maladies dégénératives. Elle conseillait de consommer les aliments les moins transformés possible et préparés juste avant leur consommation.

Cependant, devant l’essor de l’industrie agroalimentaire, qui utilise des allégations de santé et entretient ainsi la confusion, et devant la modification spectaculaire des habitudes alimentaires, il est indispensable de comprendre et de préciser ce que sont les aliments naturels, c’est-à-dire ceux que notre corps est capable de reconnaître et d’utiliser. Car il s’agit bien de repenser nos habitudes, nos modes de vie, notre façon de faire les courses… et d’être très vigilants.

En nous inspirant donc du Dr KOUSMINE, de Taty LAUWERS (auteur de nombreux ouvrages sur la nutrition), de l’Intelligent Nutrition (définie par les Docteurs MOREAU et COUDRON, médecins nutritionnistes), nous avons classé les aliments en 3 catégories :

  • les aliments AUTHENTIQUES,
  • les aliments TROMPEURS,
  • les aliments FALSIFIES.

 

Les aliments authentiques

Ce sont des aliments VRAIS, ressourçants, vivants, de qualité nutritionnelle élevée, aliments que les sociétés ancestrales ont testés pour nous durant des milliers d’années. Ils sont à consommer tels que nos ancêtres le faisaient. Ces aliments sont riches en vertus thérapeutiques.
Véritables aliments « remèdes », ils devraient constituer au moins 70% de notre alimentation.

Quelles sont les caractéristiques de ces aliments ?
  • Ils sont non « chimiqués » avant et/ou après récolte.
  • Ils n’ont pas subi de raffinage et nous sont proposés complets.
  • Les fruits et légumes sont cueillis à maturité.
  • Les viandes et sous-produits animaux proviennent d’animaux élevés à l’ancienne, c’est-à-dire en élevage biologique.
  • Ils ne sont pas dénaturés par une trop longue conservation.
  • Ils doivent être achetés crus et non transformés.
  • Leur préparation respecte les éléments vitaux comme les vitamines, les enzymes, les oligo-éléments.

 

Les aliments trompeurs

Ces aliments sont capables de nourrir l’homme pendant un temps plus ou moins long, s’il est en bonne santé, mais il n’est pas prouvé qu’ils soient capables de dynamiser, drainer, construire, réparer… sur le long terme.
Ils datent, pour la plupart, de la seconde moitié du XXème siècle avec l’arrivée de nouvelles technologies et des pesticides.
Ils peuvent même être achetés dans les magasins d’alimentation biologique.

Ce sont par exemple :

Les légumes bio surgelés, les légumes et fruits non bio, le lait pasteurisé et les produits réalisés à base de lait pasteurisé, les céréales non bio, les farines blanches bio, les œufs bio de batterie, les laits végétaux modernes (de riz, amandes, avoine…), les biscottes, les galettes de sarrasin et les galettes de riz (chauffées à plus de 250°), les oléagineux grillés salés…
 

Les aliments falsifiés

Ce sont, pour beaucoup d’entre eux, des aliments d’apparition encore plus récente, après 1970, qui ne devraient être consommés qu’en dépannage et ne pas constituer plus de 10% de notre alimentation.
Ces aliments sont sans valeur nutritionnelle, élaborés à partir d’ingrédients raffinés, contenant souvent des protéines hydrolysées, des graisses TRANS, des additifs divers, voire des OGM. Ils nous remplissent sans nous nourrir. Riches en mauvaises graisses, trop sucrés, trop salés, ils apportent des calories vides et encrassent l’organisme.

Ce sont par exemple :

Les légumes en conserves, les légumes et fruits irradiés, le lait UHT et les produits réalisés à base de lait UHT, les céréales soufflées, les farines blanches non bio, les œufs de batterie, les laits en poudre, les biscottes avec additifs et conservateurs, le pain sans gluten avec amidons modifiés, les galettes de riz soufflées, les préparations commerciales non bio à base d’oléagineux avec des huiles partiellement hydrogénées et des additifs, la purée en flocons, tous les sucres raffinés (même le fructose vendu en magasin bio), tous les produits contenant des additifs…

Cette classification des aliments nous amène à distinguer 2 assiettes que nous avons nommées l’Assiette Santé Durable et l’Assiette Remède.

➢ Une personne en bonne santé pourra s’autoriser un peu de souplesse, son assiette sera ce qu’on peut appeler l’Assiette Santé Durable :

Assiette Santé Durable

L’assiette santé durable permet, comme son nom l’indique, d’entretenir la santé sans se marginaliser ni devoir tout contrôler d’une manière trop rigoureuse.
 
➢ Une personne fragilisée ou malade se limitera exclusivement aux aliments AUTHENTIQUES le temps de se remettre sur pied, c’est la base de ce qu’on appelle l’Assiette REMÈDE : 100% d’aliments authentiques.

Assiette Remède
 

LA PALEONUTRITION

Notre patrimoine génétique se compose de 23 paires de chromosomes et d’environ 30.000 gènes.
Chaque gène code pour une enzyme et seulement 25 gènes mutent tous les 200.000 ans.
L’époque Paléolithique s’est terminée il y a quelques 12.000 ans et, depuis cette date, les Hommes n’ont pas subi d’évolution génétique significative. Si notre génétique définit la façon dont nous sommes programmés pour manger et digérer (entre autres), nous pouvons nous demander si notre système enzymatique est adapté à l’alimentation actuelle.
 

A quoi ressemblent nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ?

Ils sont grands (1,70 à 1,80 mètre), leurs os ne présentent pas de traces de carences particulières, pas d’ostéoporose, pas de caries. On ne retrouve pas de signes de goutte, ni de traces de pathologies infectieuses osseuses.
A partir du Néolithique, les squelettes deviennent significativement plus petits et les os présentent des marques de carences et de malnutrition. Par ailleurs, on trouve des caries au niveau des dents, ce qui met en lumière par contraste leur absence remarquable sur la dentition des hommes du Paléolithique.
Or le Néolithique se différencie du Paléolithique par l’apparition de l’élevage et de l’agriculture qui a placé les céréales au centre de l’alimentation humaine.

Les céréales contiennent :

  • une part importante de glucides responsables de la stimulation de l’insuline, hormone de stockage impliquée dans les maladies dites métaboliques : diabète, obésité, maladies cardiovasculaires…
  • de l’acide phytique, piégeur des minéraux dont le zinc (croissance), pour les céréales complètes à gluten lorsqu’elles ne sont pas fermentées (panification au levain exclusivement)
  • des lectines, dont l’agglutinine, qui interfèrent, entre autres, avec le métabolisme de la vitamine D
  • très peu d’oméga 3, ce qui génère un environnement pro-inflammatoire

 
C’est donc avec l’apparition des céréales dans le régime alimentaire des hommes du Néolithique que l’on voit apparaître diverses pathologies : caries, ostéoporose, rachitisme, diminution de la taille due probablement à la diminution de la part carnée (1,61m contre 1,77m).
 

Que mangent donc nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs avant l’apparition de l’agriculture ?

Ils sont, par la force des choses, « locavores », c’est-à-dire qu’ils ne consomment que des produits locaux et de saison et ces produits sont bien sûr authentiques.
L’apport énergétique total est estimé à environ 3000 kilocalories par jour.

LES GLUCIDES sont principalement apportés par :
les légumes : feuilles, tubercules, racines en quantité, tous largement pourvus en :

  • vitamines (3 à 10 fois plus qu’aujourd’hui et notamment de la vitamine C en grande quantité)
  • oligoéléments
  • minéraux dont le potassium (4 fois plus, assurant un équilibre Na/K et donc un équilibre acido-basique optimal) et le calcium (10 g contre 4 g aujourd’hui)
  • antioxydants
  • fibres

les fleurs
les fruits : locaux et de saison, bien mûrs (et donc plus riches en micronutriments et surtout en antioxydants)

Remarque : les fruits très mûrs contiennent 1% environ d’éthanol : on peut en conclure que la consommation d’un peu de vin au cours du repas n’est pas nocive pour la santé.

LES LIPIDES sont apportés par :
les produits animaux : viande et abats +++, poissons, crustacés, mollusques
les noix et autres graines oléagineuses.

Le régime paléolithique comporte 2 à 3 fois moins de graisses saturées que notre régime actuel et surtout un rapport oméga 6 sur oméga 3 optimal d’environ 1.
Les lipides consommés sont des graisses « originelles », c’est-à-dire authentiques et surtout sans acides gras TRANS, pur produit de l’industrie agro-alimentaire et que notre organisme ne sait pas métaboliser.

LES PROTÉINES sont représentées par :
La viande et les abats (charognage dans les temps les plus reculés, puis chasse), les poissons, les crustacés, les mollusques, les insectes, les œufs, les champignons, les algues, les plantes sauvages.
 

Et qu’en est-il de ce que l’on peut appeler « La tétralogie de l’alimentation moderne » ?

Les céréales :
Elles sont quasi absentes de l’alimentation de l’homme paléolithique.

Les produits laitiers :
Le seul lait consommé par l’homme pendant 3 millions d’années est celui de sa mère, le sevrage intervenant entre l’âge de 2 à 4 ans.
La consommation de laitage date d’environ 6 000 ans et 70% des habitants de la planète ne possèdent pas de lactase (enzyme qui permet de digérer le lactose).

Le sucre :
Il n’existe pas dans l’alimentation de l’homme paléolithique, en dehors d’un peu de miel récolté aux risques et périls de celui qui s’y hasarde…

Le sel ajouté :
Lui aussi est absent de l’alimentation paléolithique.
 

En nous inspirant de la paléonutrition, que pouvons-nous consommer ?

Il ne s’agit bien sûr pas de revenir à cette alimentation, mais bien de s’en inspirer en favorisant dans notre alimentation les types d’aliments qui étaient disponibles pour un chasseur-cueilleur et d’en écarter ceux qui ne le sont pas.

Concrètement, nous devrions consommer :

COMME GLUCIDES

  • des légumes en quantité : crus ou cuits à la vapeur douce.
  • des fruits de saison : en limitant leur consommation à 3 par jour, surtout chez les personnes dont la glycémie est instable, car les fruits sont très « sucrés ».
  • des céréales : des céréales complètes ou semi-complètes (pain compris) pas plus de 2 à 3 portions par jour, en favorisant les céréales non mutées et/ou sans gluten (riz, millet, sarrasin, quinoa). Les personnes en glycémie instable ou dont les intestins sont fragiles seront très prudentes quant à leur consommation.
  • des légumineuses trempées et si possible germées, 1 à 2 portions par semaine ou 1 cuillère à soupe par jour.
  • quant au sucre ajouté : il sera consommé avec la plus extrême parcimonie : 3 à 5 desserts au plus par semaine (on appelle dessert tout ajout de sucre, même un petit déjeuner comportant de la confiture). On privilégiera le sucre complet (ou intégral) de canne et le miel.

 
COMME LIPIDES

  • des graisses « originelles » en quantité suffisante : 4 cuillères à soupe au minimum par jour, en respectant un rapport Ω6/ Ω3 de 4 à 6 maximum :
    – des huiles végétales première pression à froid en privilégiant celles qui sont riches en oméga 3 (lin, colza, noix…)
    – du beurre de lait cru, de la graisse d’oie ou de canard…

On supprime bien sûr les graisses trans : il ne s’agit pas de manger moins gras, mais « MIEUX gras ».
En pratique, les recommandations sont de 35 à 40% des apports caloriques journaliers.

  • des oléagineux : 1 portion (l’équivalent d’un pot de yaourt en verre) par jour.

 
COMME PROTÉINES

  • de la viande et du poisson de qualité, dont 2 à 3 portions par semaine de poissons gras (hareng, sardine, saumon, maquereau…), des crustacés, des mollusques…
  • des œufs
  • des algues, des champignons, des légumineuses
  • quelques produits laitiers au lait cru, de qualité, en modération (pas plus de 4 à 5 fois par semaine) et selon la tolérance personnelle, en privilégiant les produits laitiers de chèvre et de brebis : fromage au lait cru, yaourts ou faisselles de qualité (lait non homogénéisé, non pasteurisé, non UHT).

 
Peu de sel de mer pour retrouver un rapport Sodium/Potassium (Na/K) optimal : le rapport Na/K a été multiplié selon les cas de 10 à 1 000 dans les pays industrialisés : de 0,01 à 0,1 chez les chasseurs cueilleurs, il est passé à des valeurs de 1 à 10.

A cela nous ajouterons quelques recommandations :
  • des aliments crus : une alimentation saine comporte entre 30 et 50% d’aliments crus, pourcentage à moduler selon la tolérance et la saison.
  • des cuissons respectueuses de l’aliment : la vapeur douce, l’étouffée, la chaleur sèche (diable, tajine), le four (sans dépasser 150°), les papillotes (avec du papier sulfurisé et pas du papier d’aluminium).

 

LA CHRONOBIOLOGIE

La chronobiologie permet de respecter les sécrétions physiologiques, enzymatiques et hormonales, en synchronisant nos prises alimentaires avec notre horloge biologique. La périodicité circadienne de nos sécrétions est archaïque et génétique. Selon le moment de la journée, nos gènes sont exprimés ou réprimés. Cette programmation remonte au temps de nos
lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs.
Il convient de synchroniser nos prises alimentaires avec notre horloge biologique pour tirer le meilleur parti des aliments consommés.
 

Que faut-il consommer pour respecter les grandes lignes de la chronobiologie alimentaire ?

Le matin, un petit déjeuner GRAS protéiné, accompagné de glucides à index glycémique bas :

  • pas de sucre à index glycémique élevé (confiture, sucre ajouté, céréales raffinées, pain blanc…) pour ne pas stimuler la sécrétion d’insuline, hormone hypoglycémiante responsable des fringales en milieu de matinée et hormone du stockage
  • des acides gras saturés à courtes chaînes (beurre, fromage au lait cru, œufs…) faciles à métaboliser pour générer de l’énergie et éviter la synthèse de triglycérides, forme de stockage des
    lipides.
  • du cholestérol (jaune d’œuf, beurre, fromage au lait cru) pour diminuer la synthèse endogène de ce composant par notre organisme. Rappelons que le cholestérol est indispensable à la synthèse de la vitamine D, des hormones sexuelles et des hormones du stress (cortisol), et à la juste fluidité des membranes cellulaires.
  • du calcium pour éviter une décalcification importante liée au pic matinal de cortisol, acidifiant.

 

A midi, un déjeuner protéiné (assiette KOUSMINE) :

  • des protéines dont c’est le plein moment d’assimilation. La viande entraîne une satiété de plus longue durée que le poisson et évite l’apparition trop précoce de sensation de faim.
  • des sucres lents et des fibres.
  • pas de sucres rapides en fin de repas, qui ralentissent la digestion et provoquent des fringales en milieu d’après-midi

 

Avant 18 heures, un goûter gras, végétal, sucré :

  • un peu de protéines végétales apportant du tryptophane qui permet la synthèse de la sérotonine, un neuromédiateur qui induit le sentiment de satiété, mais aussi le sommeil lorsqu’elle est convertie dans la soirée en mélatonine
  • une source de sucre « rapide » qui permet au tryptophane de franchir la barrière hémato-méningée afin qu’il soit transformé en sérotonine puis en mélatonine
  • un peu de gras végétal pour la satiété

 

Le soir, un dîner léger, facultatif en fonction du goûter, sans acides gras saturés, ni glucides à index glycémique élevé :

  • pas d’acides gras saturés car c’est la nuit que les membranes cellulaires sont régénérées ; si elles le sont avec des acides gras saturés, elles deviennent rigides et peu aptes à permettre l’indispensable communication intercellulaire.
  • mais un peu de graisses polyinsaturées (oméga 3) pour leur rôle dans la reconstruction de membranes cellulaires souples.
  • pas de sucres rapides pour permettre la régénération des récepteurs membranaires à l’insuline

 
Il convient de respecter le rythme des 3 à 4 repas par jour à heures régulières afin d’éviter les troubles du comportement alimentaire (sensation de faim excessive, grignotage, addictions, etc.).
On voit que nous ne sommes pas loin des conseils de Catherine KOUSMINE : la crème Budwig est un petit déjeuner gras protéiné, le déjeuner est protéiné et le dîner très léger et sans acides gras saturés.

En conclusion, respecter la chronobiologie nutritionnelle, c’est manger les bons aliments, en juste quantité et au bon moment.
 

INDIVIDUALISATION

Que dois-je manger ? Quels aliments choisir ?

C’est une question que bien des personnes se posent et il très difficile d’y répondre, car cela dépend de QUI mange ? S’il y a tant de courants différents en nutrition, c’est parce que chacun a raison dans certains cas et pour certaines personnes. En effet, la même alimentation ne convient pas à tout le monde, même si les règles de bases restent valables pour tous.

La Nutrition est un Art et doit être individualisée, ce qui explique les nombreuses divergences.

En effet, nous ne sommes pas tous égaux devant les aliments, nous avons un profil nutritionnel de base (que l’on retrouve dans la diététique ayurvédique par exemple) et des fragilités acquises ou parfois même des pathologies. Il est donc bien évident que notre assiette doit être en adéquation avec ce que nous sommes. Si nous savions encore nous fier à notre instinct, nous saurions exactement quels aliments manger et à quels moments. Malheureusement, trop d’éléments viennent perturber cet instinct : aliments falsifiés, publicités, croyances personnelles…

A une personne en bonne santé, et sans connaître son profil alimentaire de base, on peut simplement dire : mangez raisonnablement ce qui vous fait plaisir, à condition que ce soient principalement des aliments authentiques. Et pour bien des gens, c’est déjà un grand changement, toujours très bénéfique.

L’individualisation, lorsqu’elle s’avère nécessaire, doit être fonction de la nature profonde, des fragilités du moment, des éventuelles pathologies de l’individu.

Pour définir la nature profonde que l’on appelle le profil nutritionnel de base, on peut s’inspirer des 3 doshas de l’ayurveda, des diathèses de MENETRIER, des groupes sanguins…

Par exemple, certaines personnes n’ont pas faim le matin car leur métabolisme est lent : dans ce cas, il est conseillé de ne pas manger dès le réveil.

Certains organismes ont besoin pour fonctionner d’une beaucoup plus grande quantité de graisses que d’autres. Il en est de même pour la viande, indispensable pour certains et tout à fait facultative pour d’autres, ou pour les céréales, très vite encrassantes pour les uns et quasi indispensables pour les autres.

Un autocontrôle est possible en observant la qualité du sommeil, de la peau, de l’odeur corporelle et du transit intestinal. Quand il y a perturbation d’un ou plusieurs de ces témoins, c’est qu’il y a des modifications à apporter au niveau nutritionnel.
Au niveau digestif, il est utile d’observer l’état des selles et de corriger l’alimentation en cas de constipation ou de diarrhée par exemple. Des ballonnements, des flatulences, des maux de ventre, une digestion lente, des éructations avec l’odeur des aliments, des traces d’aliments non digérés dans les selles, sont des signes qui évoquent une difficulté à digérer les végétaux crus.

Les personnes « accros aux sucres » doivent, pendant un temps plus ou moins long, éviter tous les sucres, même naturels, et cela surtout avant 17 h. Le petit déjeuner sera alors gras, protéiné, salé, et même les fruits de la crème BUDWIG sont des glucides trop « sucrés » le matin tant que la glycémie n’est pas stabilisée.

Bien évidemment, l’état de santé du moment est primordial dans le choix de notre assiette.

Les personnes en état d’épuisement chronique doivent privilégier des AG saturés à courte chaîne plutôt que des AG polyinsaturés à longue chaîne, plus difficiles à métaboliser pour un organisme épuisé.

Les personnes en dysbiose intestinale doivent limiter, voire éviter les fibres, le temps de rétablir une flore intestinale correcte et reconstruire la muqueuse intestinale.

Dans les pathologies aiguës ou chroniques, l’assiette doit être l’Assiette Remède 100% aliments authentiques, le profil nutritionnel de base pouvant alors être mis de côté pendant un temps.
 

CURES-SANTE

Une cure de drainage permet la mise au repos du système digestif et aide l’organisme à éliminer les toxines.

Les cures sont nombreuses et variées, douces ou plus puissantes en fonction des besoins et des individualités. Là encore, ce qui fait merveille pour les uns peut ne pas du tout convenir aux autres.

Voici quelques exemples :
  • Jeûne hydrique de 18 heures (au lieu du jeûne quotidien souhaitable de 12 h) 1 ou 2 fois par semaine pour stimuler les gènes de longévité.
  • Cure annuelle ou bisannuelle de quelques jours :
    • Assiette Remède : 100% aliments authentiques

    • Assiette uniquement végétale
    • Monodiètes : riz, raisin…
    • Jeûne hydrique ou « Büchinger »
    • Etc

 
Cependant, attention : une cure ne dure qu’une à deux semaines et ne doit en aucun cas devenir permanente au risque d’épuiser l’organisme.
 

POUR CONCLURE

L’Assiette Santé Durable doit être le quotidien des personnes en bonne santé, avec des cures de drainage plus ou moins régulières ou des cures d’Assiette Remède individualisée, pour remédier à un encrassage inévitable et aider l’organisme en cas de pathologie aiguë ou chronique.

Si l’on ne doit garder qu’une règle en matière d’alimentation, c’est de consommer des aliments authentiques en très grande majorité, règle valable pour tous et plus encore lorsque la santé est défaillante.

Ceci dit, n’oublions pas que manger doit rester un plaisir et qu’il est indispensable de s’autoriser des écarts de temps à autre afin de solliciter nos enzymes de détoxication et éviter l’orthorexie, tout aussi délétère que son opposé !